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DAF-Perspectives n°5

 

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Bulletin trimestriel de FIDANZA EXPERTISE CONSEIL
Numéro 5

EDITORIAL

DAF PERSPECTIVES 5 ILLUSTRATIONCela fait maintenant une année que notre newsletter existe et accompagner les groupes d’ETI dans leurs travaux demeure au coeur de notre problématique. Et pour mieux faire, nous lançons un appel aux suggestions : quels thèmes souhaiteriez-vous voir traités ? Vos propositions seront bienvenues et explorées.

Pour l’heure, la fin de l’année civile est marquée par la clôture de comptes pour un nombre important d’ETI. Dans cette édition, nous avons donc décidé de retenir la présentation des comptes consolidés au directeur général comme thème de notre dossier. Bonne lecture !


DAF PERSPECTIVES 5 ILLUSTRATIONDOSSIER :
Présenter les comptes consolidés à la direction générale.

 

DOSSIER / Le conseil de l’expert

 

Fidanza-Patrick-Edrei« La présentation des comptes consolidés : un challenge à relever par étapes »

Par Patrick EDREI, expert-comptable, référent comptes consolidés

Les comptes consolidés ont pour objectif de présenter le patrimoine, la situation financière et les résultats d’un groupe. En établissant des comptes consolidés, le groupe bénéficie d’une présentation financière et économique avec la présentation d’agrégats clés que sont le chiffre d’affaires, le résultat, l’endettement… Mais au-delà du calcul des agrégats, comment présenter les comptes consolidés à la direction générale en ciblant l’essentiel et en lui permettant de recevoir rapidement les informations clés ?

Le DAF doit gérer une triple problématique lorsqu’il présente les comptes consolidés au directeur général :
1) Faire un effort de pédagogie pour simplifier des états financiers issus d’une technicité comptable pointue, pour un interlocuteur qui n’a pas forcément une forte culture financière. De ce fait, il est souvent nécessaire de partir de ce qui est connu, les comptes sociaux, pour aider à une meilleure compréhension des comptes consolidés.
2) Mettre en évidence l’impact sur les comptes consolidés des divers événements significatifs de l’exercice telles que les fluctuations de l’activité, les opérations d’acquisitions et de cessions, les nouvelles opérations financières, ou encore l’impact de facteurs externes à l’activité de l’entreprise (taux de change, le taux d’imposition…).
3) Faire ressortir les contributions des différentes sociétés (ou branches d’activités) du périmètre de consolidation afin d’étayer les prises de décision.

I Le processus de consolidation des comptes

1. L’importance des comptes sociaux

Les états contributifs sociaux comprennent le bilan, le compte de résultat et le tableau de flux de trésorerie de toutes les sociétés du périmètre (éventuellement avec des regroupements par branches) présentés de manière homogène selon le plan comptable retenu en consolidation et avec un rappel des chiffres de l’exercice précédent. Une transcodification a donc éventuellement été opérée sur les comptes issus des systèmes locaux pour aboutir à cette présentation, transcodification appelée « mapping » dans le métier. Ils permettent à la direction générale de connaitre le point de départ de la consolidation et de visualiser ce que chaque entité du groupe a généré au cours de l’exercice en termes de résultats ou de variations bilans.

2. Présentation du compte de résultat consolidé

DAF perspectives 5 illustrationLe compte de résultat consolidé demeure l’élément essentiel au vu du directeur général d’une entreprise. Il permet d’apprécier directement la formation du résultat net, en le comparant avec les chiffres de l’exercice précédent. Soulignons la distinction entre la présentation des comptes selon les normes françaises et les normes IFRS. D’après les normes françaises, nous avons dans le compte de résultat, le résultat d’exploitation, le résultat financier et le résultat exceptionnel, ce dernier devant prochainement disparaître sous l’effet de la transposition en France d’une récente directive européenne. Dans les normes IFRS, le résultat exceptionnel n’apparaît pas ; nous avons la notion de résultat opérationnel non explicitement définie. Toutefois, selon la recommandation de l’ANC n° 2013-03 du 7 novembre 2013, une distinction est bien explicitée entre le résultat opérationnel courant et le résultat opérationnel. Le résultat opérationnel courant est défini comme la différence entre d’une part le résultat opérationnel total et d’autre part la somme constituée par les « Autres produits opérationnels » et les « Autres charges opérationnelles ». Les autres produits et charges opérationnels exclus du résultat opérationnel sont définis de manière très limitative. Ainsi sont considérés comme étant des autres produits et charges opérationnels :
• une plus ou moins-value de cession – ou une dépréciation – importante et inhabituelle d’actifs non courants, corporels ou incorporels ;
• certaines charges de restructuration : il s’agit uniquement des coûts de restructuration qui seraient de nature à perturber la lisibilité du résultat opérationnel courant, par leur caractère inhabituel et leur importance. La norme IAS 37 donne des exemples d’opérations de restructuration et précise également les coûts à indiquer dans cette rubrique ;
• d’autres charges et produits opérationnels tels qu’une provision relative à un litige d’une matérialité très significative. (d’après le point 4.5.4 de la recommandation n° 2013-03).

Ainsi, dans une présentation IFRS, la direction financière doit définir clairement les agrégats de résultat opérationnel et de résultat opérationnel courant en accord avec la direction générale afin de présenter ensuite un compte de résultat normé selon des principes communs. Ces définitions, respectées par toutes les sociétés du groupe, éviteront des problèmes de comparabilité interne et permettront une bonne communication financière.

Un autre agrégat fondamental est l’EBITDA, qui aide à l’appréciation de la rentabilité de l’exploitation courante. L’EBITDA est le résultat avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations. Dans notre édition n° 4 de la newsletter, nous avons développé plus largement cet indicateur clé de la performance financière. Le directeur financier peut illustrer la présentation des comptes à la direction générale avec un histogramme (« bridge ») permettant de comprendre les origines des différences entre l’EBITDA de l’exercice N et N-1. Dans notre exemple volontairement simplifié, nous constatons que le chiffre d’affaires a fortement augmenté ce qui explique principalement la hausse de l’EBITDA.

DAF-Perspective-Evolutiondelebitda

 

De la même manière, nous pouvons fournir ce bridge en mettant l’accent sur l’évolution des contributions du groupe. Dans l’exemple ci-dessous, nous constatons que la baisse de l’EBITDA est principalement causée par la société E.

 DAF-Perspectives-Formation-Ebitda

3. Présentation du bilan avec le tableau de flux de trésorerie

Le bilan consolidé est souvent difficile à appréhender à travers sa lecture directe et trop souvent le tableau de flux de trésorerie n’est pas spontanément présenté afin de comprendre son évolution et la traduction « cash » de l’activité du groupe, ses efforts d’investissement et ses moyens de financement.

Nous proposons au directeur financier de faire un effort de pédagogie pour expliciter l’origine des différents flux du tableau de trésorerie, notamment avec l’utilisation des histogrammes suivants :DAF-Perspectives-variationfluxdetrésorerie1

DAF-Perspectives-variationfluxdetrésorerie2

Cette compréhension des flux aboutit ensuite à percevoir plus aisément l’origine des variations du bilan.

4. Isoler les impacts de variation de périmètre ou des taux de change

Le directeur financier a la possibilité d’établir les comptes consolidés en périmètre constant. Le périmètre constant permet de comparer des comptes d’un exercice sur l’autre en faisant abstraction des acquisitions ou des cessions du groupe. Il va de même pour le taux de change ; le DAF peut construire les comptes à taux de change constant pour isoler l’impact de son évolution. Les logiciels de consolidation permettent généralement de réaliser plus ou moins aisément ces simulations avec l’utilisation de variantes et de tables de taux de change ou de périmètre pro forma.

En cas de variation de périmètres importante, cette présentation est à notre avis, à compléter par celle de certains tableaux issus de l’annexe consolidée, mettant en évidence l’impact de ces variations spécifiques. Il en est de même en cas de variation importante de change. Un exemple simplifié :

DAF-Perspectives-Périmètre-constant

5. Passage des comptes sociaux aux comptes consolidés

En partant des états contributifs sociaux, le passage aux comptes consolidés est à notre avis à illustrer par un tableau dont la dernière colonne à droite est le bilan ou le compte de résultat consolidé. Selon la taille du groupe, ce tableau couvre seulement l’ensemble du périmètre ou chaque société ou sous-ensemble de sociétés (branches d’activité) :
Exemple de l’actif d’un bilan :

DAF-Perspectives-Passagesociauxàconsolidés

La première colonne de ce bilan correspond à la transcription du bilan local de ou des entreprises (voir point 1). La deuxième colonne rassemble les éventuels retraitements à opérer ; ces retraitements ont pour objectif de présenter des comptes consolidés approchant au mieux la réalité économique du groupe. Ils permettent notamment, de corriger toutes les écritures comptabilisées dans les comptes sociaux pour des motifs purement fiscaux ou encore d’appréhender des opérations non prises en comptes comme les locations financements ou les provisions pour engagements de retraite. La colonne suivante représente les éliminations liées aux transactions réciproques (achats / ventes réciproques, créances / dettes réciproques).

Ensuite viennent les neutralisations, avec notamment la neutralisation des effets de la distribution de dividendes internes. La 5ème colonne correspond à l’impôt différé. L’avant dernière colonne représente les éventuelles autres opérations de consolidations à effectuer (mise en équivalence de certains titres…) et la dernière colonne intitulée « N » est le total par ligne pour chaque poste après avoir effectué les différents retranchements ou rajouts. Nous pouvons suivre le même type de tableau pour le passif du bilan et également pour le compte de résultat.

 

II Ratios clés de l’analyse financière

1. L’utilité des ratios

Le DAF peut également compléter la présentation des comptes consolidés par la présentation de quelques ratios avec soit les ratios clés étudiés par les tiers (principalement banquiers et investisseurs) soit les ratios mettant en évidence les fluctuations importantes des états financiers. L’importance des ratios financiers dans l’analyse des comptes d’un groupe a été traitée lors de notre précédente newsletter ; dans ce numéro, nous ne ferons que reprendre quelques ratios clés. (Pour plus d’informations, nous vous recommandons de vous référer au numéro précédent.) Il peut être avantageux de présenter ces ratios sous forme de graphes, pour en expliciter leur interprétation. Nous avons, par exemple, ci-dessous, la répartition du ROCE par entité entre N et N-1.

DAF-Perspectives-Répartition-ROCE

Poids des salaires

  • Définition : Le poids des salaires permet de mesurer l’efficacité des moyens humains mis en œuvre à la création de valeur ajoutée
  • Formule de calcul : Masse salariale / Valeur ajoutée

Rentabilité des capitaux investis (Return on capital employed (ROCE) en anglais)

  • Définition : La rentabilité économique permet d’apprécier la performance du groupe en retenant l’ensemble de ses capitaux durables utilisés. L’actif économique est égal à la somme des immobilisations et du besoin en fonds de roulement du groupe.
    Nous pouvons décomposer la formule pour comprendre qui de la rotation de l’actif économique ou du taux de marge d’exploitation impacte davantage la rentabilité économique.
  • Formule de calcul : (Résultat d’exploitation (1-Is)) / Actif économique

Liquidité générale :

  • Définition : Le ratio de liquidité générale permet d’apprécier la capacité de votre groupe à faire face à ses obligations financières à court terme.
  • Formule de calcul : Actif circulant / Dettes CT

2. Zoom sur le CMPC, indicateur de la création ou destruction de valeur

Nous pouvons partir d’un constat simple ; les fonds accordés à une entreprise pour financer son actif économique ont un coût. Ceci peut nous paraître évident pour les dettes financières qui engendrent des intérêts, en plus du remboursement de la dette. Il peut toutefois être plus difficile à comprendre de quels coûts il s’agit dans le cas des capitaux propres. En effet, il s’agit d’un coût d’opportunité, c’est-à-dire ce à quoi on doit renoncer en matière d’avantages lorsqu’une somme est investie dans un projet donné. Ce coût d’opportunité se calcule en fonction des autres utilisations possibles de cette somme.
Il en résulte le coût du capital qui peut être défini comme la moyenne pondérée du coût des capitaux propres et de l’endettement net.

DAF-Perspectives-Roce

Avec VE, la valeur de l’entreprise
Vcp, la valeur des capitaux propres
Vd, la valeur des dettes
Kcp, le coût des capitaux propres
Et Kd, le coût de la dette

La rente correspond à l’écart entre la rentabilité économique et le coût moyen pondéré du capital. Le CMPC (coût moyen pondéré du capital) est la rentabilité attendue par un investisseur.

Formule de calcul :

DAF-Perspectives-Formule-CMPC

Si ROCE > CMPC, alors nous avons création de valeur.

Lorsque le groupe est coté sur un marché, il est relativement simple d’évaluer le coût du capital, car le coût de ses capitaux propres est défini comme suit :

DAF-Perspectives-Formule-Kcp

Avec Re, le taux sans risque, d’une OAT 10 ans par exemple et β le beta sectoriel, qui mesure le risque lié au secteur d’activité sur lequel l’entreprise opère.

En revanche, la détermination de ce coût des capitaux propres peut s’avérer délicate pour des sociétés non cotées. En effet, l’élément déterminant dans le calcul de Kcp est le béta qui mesure la volatilité du cours d’une action par rapport au marché. La sélection du béta pour une entreprise non cotée se fait par référence avec les sociétés cotées en bourse ou sur un marché et opérant sur le même secteur d’activité (Des bases sont accessibles sur internet ainsi qu’une importante littérature sur le sujet). Toutefois, ce béta sera plus ou moins pondéré pour une société non cotée en fonction de son profil plus ou moins risqué selon le type d’activité, les marchés géographiques etc …

Conclusion

La présentation des comptes consolidés à la direction générale va bien au-delà de la simple présentation des états de synthèse. Un « book financier » est à notre avis, à constituer afin de présenter les contributions des différentes filiales ou branches d’activité et les tableaux de passage social / consolidé. Notre expérience nous montre que la présentation de graphiques aide à la compréhension et à la mémorisation des chiffres.
Les comptes consolidés font l’objet d’une analyse financière par les partenaires financiers du groupe ; dès lors, la direction financière a tout intérêt à anticiper cette analyse avec la direction générale afin de commenter au mieux les chiffres. Les fonctionnalités des bases de données de consolidation permettent de développer ces analyses et d’assurer un cadrage parfait avec les états financiers. Le directeur financier du groupe dispose ainsi avec la consolidation de toutes les informations financières des filiales et du groupe, base d’une communication financière solide.


DOSSIER / La présentation des comptes consolidés à la DG : la parole à une administratrice

DAF perspectives 5 Photo Viviane NeiterInterview de Viviane Neiter : Diplômée de l’Ecole supérieure de commerce de Reims, Viviane Neiter a créé en 2003 le cabinet de conseil NEITER CONSULTING qui propose une expertise de conseil en gouvernance et transmission d’entreprises.
Elle est présente au conseil d’ administration de 4 sociétés cotées et anime par ailleurs plusieurs comités consultatifs d’actionnaires. Elle est également chargée de cours de gouvernance et de transmission d’entreprises dans plusieurs écoles, notamment en France et au Canada ; elle est co-auteur d’ouvrages financiers et de management et a été membre des groupes de travail de l’AMF sur les comités d’audit et les AG. Présidente de Champagne-Ardenne financière, elle est également personnalité qualifiée du comité régional d’orientation de BPI-France.

Fidanza : Le compte de résultat consolidé et le bilan consolidé sont d’un abord complexe avec une technique comptable particulière qui est la consolidation. A votre avis, comment doivent être présentés les comptes consolidés à la direction générale ? Utilisez-vous en plus du compte de résultat consolidé et du bilan consolidé, d’autres documents afin d’en expliciter le contenu ?

Viviane Neiter : Dans un premier temps, il faut à mon avis présenter un tableau résumant les données clés, notamment le chiffre d’affaires (CA), le résultat opérationnel courant (ROC), le résultat opérationnel (RO), le résultat financier, l’impôt, les sociétés mises en équivalence, le résultat net consolidé (RN) accompagnés des ratios tels que ROC / CA, RO/ CA et RN / CA.
Ensuite, nous pouvons également avoir un tableau présentant le réalisé (de l’année N et de l’année N-1), le budget (de l’année N et de l’année N-1), les variations entre l’année N et l’année N-1 voire la variation entre les données de l’année N et les données du premier semestre N.

Il faut noter que de plus en plus dans les présentations des comptes consolidés, nous avons recours à des histogrammes en forme de bridges pour mieux constater les différences.
Si je prends l’exemple d’une société où je suis administratrice, le chiffre d’affaires est décliné par entité (dans un des cas, il s’agit de 5 entités). De la même manière, une fois que nous avons le résultat opérationnel courant, nous élaborons un histogramme sous forme de bridges avec le ROC budget et le ROC réel. Nous avons ainsi un ROC cumulé budget de l’année N et un ROC cumulé réel de l’année N.
Cela permet de comprendre l’incidence des coûts directs et indirects sur le résultat.

Il est également intéressant de décliner le ROC pôle par pôle afin d’avoir une analyse plus fine et de voir où il y a des problèmes (s’il s’agit de problèmes de personnels, de marketing, de frais généraux, de CICE…). A titre d’exemple, nous avons ainsi pu constater sur un pôle très peu d’écart entre le ROC cumulé réel 2013 et le ROC cumulé réel 2014, avec seulement 200 k€ d’écart, mais qui couvrait de fortes disparités dans sa composition.

Fidanza : Nous avons également souvent rencontré des banquiers posant des questions sur le tableau de passage entre les comptes sociaux et les comptes consolidés. Est-ce que vous pensez que c’est un tableau suffisamment présenté à la DG ou qui devrait être davantage expliqué ?

VN : Dans les 4 sociétés où je suis administratrice, il y en a une qui le présente clairement à tous les membres du conseil mais ce n’est pas forcément toujours très compréhensible pour celles et ceux qui ne sont ni spécialistes des normes IFRS et ni membres qualifiées de comités d’audit. L’explication de ce passage mérite d’être améliorée.

L’importance de la clarification de ce passage se manifeste , d’ailleurs, lors des assemblées générales, au cours desquelles plusieurs actionnaires individuels posent des questions sur les différences de chiffres entre comptes sociaux et comptes consolidés. De fait, le besoin de pédagogie et de plus de développement se fait ressentir; c’est, à mon sens, une opération de transparence et sans doute faut-il réfléchir à cette question du point de vue des banquiers.

Fidanza : D’après votre expérience, est ce que vous pensez à des postes particulièrement plus complexes à expliciter dans ce passage entre comptes sociaux et comptes consolidés ? Avez-vous rencontré lors d’AG, des DG en difficulté sur certains postes ?

VN : Le passage des comptes sociaux vers les comptes consolidés nécessitant de nombreux retraitements, il serait utile d’établir un tableau, notamment sur des postes comme les contrats de location, les instruments financiers et les impôts différés. De mémoire, une question d’un actionnaire sur la comptabilisation d’un écart de réévaluation d’actifs, IAS 16, avait mis un DG en difficulté.

Personnellement j’apprécie d’avoir des explications de manière globale sur tous les chiffres Tout ce qui paraît évident une année peut ne l’être l’année suivante. L’interprétation des normes étant fluctuante, de nouvelles problématiques peuvent apparaître , suscitant de nouvelles interrogations.

Fidanza : Quelle importance est accordée au tableau de flux de trésorerie (TFT) consolidé ?

VN : Clairement, aujourd’hui, tous les administrateurs, y compris ceux qui ne sont pas membres de comités d’audit, accordent de l’importance au TFT consolidé ; parfois très technique, parfois moins détaillé, il est pour moi le révélateur des problématiques éventuelles de trésorerie. C’est l’outil phare de l’analyse des flux, considéré par certains comme l’alpha de la finance. N’oublions pas cette formule anglo saxonne « cash is King ».

Fidanza : Quelle analyse pensez-vous que le DAF doit préparer sur les comptes consolidés avant de les présenter au DG pour que l’exercice soit le plus simple et le plus clair possible ?

VN : Il faut qu’il s’attarde à bien expliciter les comptes et que nous puissions comparer les données entre l’année N et l’année N-1. Dans certains groupes pour lesquels les chiffres sont plus importants, le DAF peut présenter un premier tableau avec les années N- 1 et N, et ensuite des comptes consolidés sur plusieurs années (sur au moins 3 ans).
Pour ma part, la comparaison entre l’année N et l’année N-1 est très importante. L’utilisation des ratios comme le ROC / CA, le RO/ CA, le RN / CA est primordiale car ce sont des indicateurs clés et ainsi ils facilitent les questions. Nous faisons face également à un souci de rationalisation et l’idéal est de présenter les ratios sous forme de graphique.
Je me souviens que dans certains cas nous n’avions pas de tableau distinct de ratios mais ceux-ci figuraient dans les tableaux de comptes consolidés avec des lignes spécifiques les mettant en lumière.

Un autre point me semblant important à souligner, c’est l’adjonction d’un texte explicatif accompagnant le tableau. Le tableau doit être très synthétique et un bref paragraphe sur les variations serait le bienvenu ; il est possible d’ajouter des astérisques pour indiquer les problèmes survenus au cours de l’année. C’est quelque chose qui n’est pas fait systématiquement : en fonction de l’interprétation du problème, le décalage peut être interprété soit comme un effet conjoncturel (à cause de la crise par exemple) soit comme un souci structurel. A titre d’exemple, si nous retrouvons des écarts substantiels sur plusieurs exercices de suite au niveau des budgets, nous pouvons nous poser la question de savoir s’il s’agit là de problèmes récurrents ou d’une mauvaise conception de nos budgets.

Fidanza : Pensez-vous que des états consolidés à périmètre constant et à taux de change constant sont suffisamment présentés ou existe-t-il des progrès à faire dans ce domaine ?

VN : Incontestablement, malgré de gros progrès depuis 10 ans, il en reste à faire, toujours par souci de transparence.
Lors de réunions des conseils d’administration, au vu des profils très différents, parfois le manque d’explications suscite des questions. Il m’est déjà arrivé, avant la crise de 2008, de m’interroger sur la volonté de certains dirigeants de nous cacher de l’information. De fait, peut naître de la suspicion…

Fidanza : Voyez-vous souvent des références faites au coût moyen pondéré du capital (CMPC) ?

VN : Dans les assemblées générales, il n’est pas systématiquement fait référence au coût moyen pondéré du capital. Toutefois, lorsque le CMPC est présenté, il conviendrait d’expliciter ce qu’il représente afin de ne pas tomber dans les pièges du jargon financier.
Dans les 4 sociétés que je suis, une seule le présente spontanément. Bien que ce soit un élément fondamental pour l’investisseur, puisqu’il sert à la fois pour la sélection des investissements et l’évaluation de l’entreprise, c’est un sujet trop peu mis en lumière.

L’assemblée générale étant dans certains groupes un moment de communication dédié aux actionnaires individuels, cet agrégat est plus cité lors des road shows et des réunions avec les analystes financiers ; peut-être le DAF estime t-il que les analystes ont déjà l’information.
Dans d’autres sociétés, tels que celles du secteur immobilier ou encore de holdings, la présentation de l’actif net réévalué me paraît aussi importante.

Fidanza : Au niveau des normes IFRS, que pensez-vous de l’apport des normes IFRS et du travail de pédagogie que peut faire le DAF pour présenter des comptes en normes IFRS (normes qui fluctuent beaucoup) à la DG ?

VN : L’objectif des normes IFRS est d’obtenir, me semble t-il, une prééminence de l’approche économique sur le juridique. Outil d’information pour les actionnaires, les salariés et les parties prenantes, elles sont censées aussi servir aux dirigeants pour prendre leurs décisions et permettre la comparaison des performances des entreprises. En cela, l’apport des normes IFRS est pertinent
Par conséquent, il est nécessaire de former les administrateurs ; quelques séances par an sur l’évolution des normes IFRS ne seraient pas superflues, compte tenu des modifications d’interprétation des normes afin que gardions un bon niveau de connaissance. Les membres du comité d’audit devraient être particulièrement formés sur les normes IFRS, ne serait-ce que pour pouvoir en discuter du mieux possible avec les commissaires aux comptes.

En effet, lors des réunions de comités d’audit, j’ai souvent assisté à des discussions musclées : le PDG ou le Président du Conseil étant présent, des contestations étaient émises notamment sur les impairment tests ; le PDG défendait sa théorie, le commissaire aux comptes de son côté, formulait son désaccord et demandait à ce que les dépréciations soient plus élevées. Il nous manquait souvent des données. Des formations permettraient de combler certaines lacunes, même si certains membres de comité d’audit pensent qu’ils n’en ont pas besoin du fait de leur expérience. A titre de comparaison, la Suède recommande que dans chaque comité d’audit, au moins 2 des membres soient compétents en la matière et de plus en plus d’investisseurs institutionnels partagent cet avis
Nous pouvons nous accorder à dire que le sujet est complexe.

Fidanza : Voyez-vous d’autres aspects que nous n’avons pas abordés et importants à souligner ?

VN : Le premier point concerne la cession d’activité. Dans ce cas, il faut bien détailler le résultat net des activités cédées. Par exemple il faut qu’on ait un détail des charges et produits opérationnels non courants pour expliciter l’information.

Et deuxième point très important, les DAF devraient expliciter toujours le contenu de la ligne « autres » dans « autres charges et produits » dans le but toujours de rendre l’information davantage transparente.

Enfin, quelques premiers retours d’expérience sur l’information financière liée au «package» consolidation seraient sans doute pertinents.


DOSSIER / La présentation des comptes consolidés à la DG : la parole au DAF

DAF PERSPECTIVES  5 PHOTO CONTRIBUTEURInterview d’Alain BRO : diplômé ESCP et fort de ses 25 ans d’expérience en tant que Directeur Administratif et financier, Alain Bro est actuellement en poste dans un groupe multinational  spécialisé dans le mobilier d’intérieur et d’extérieur. Tout au long de sa carrière, il a évolué dans différents domaines tels que la distribution de pièces automobiles, la mercerie ou encore le secteur pétrolifère.

Alain Bro nous a fait part de son expérience de présentation des comptes consolidés à la direction générale en quelques points clés. 

Fidanza : Comment sont présentés les comptes consolidés à la direction générale ?

Alain BRO : Nous présentons les états consolidés par entité au directeur général.

Fidanza : Le compte de résultat consolidé et le bilan consolidé sont d’un abord complexe avec une technique comptable particulière qui est la consolidation. Utilisez-vous, en plus de ces documents, d’autres documents afin d’en expliciter le contenu ?

AB : Nous élaborons des tableaux et des graphiques pour expliciter le chiffre d’affaires par pays, par zone géographique et par filiale, ainsi que la rentabilité par filiale et par zone géographique.

Fidanza : Présentez-vous des états consolidés à périmètre constant et à taux de change constant ?

AB : Afin de faciliter le comparatif, il nous arrive de présenter les états consolidés à périmètre constant.

Fidanza : Dans le tableau de flux de trésorerie, quel poste vous parait-il le plus important ?

AB : L’un des postes les plus importants est le besoin en fonds de roulement. En effet, cette ligne du tableau requiert une analyse plus approfondie avec notamment l’aide des états contributifs.

Fidanza : Le passage du cumul des comptes sociaux aux états consolidés est souvent un exercice délicat ; présentez-vous ce passage de façon générale pour le compte de résultat, le bilan et le tableau de flux de trésorerie ?

AB : Non, le directeur général est principalement intéressé par la consolidation au niveau du groupe. Il ne pose pas forcément de questions concernant les détails. Néanmoins, nous préparons ce travail même lorsqu’il n’est pas présenté, en le formalisant sous forme de graphiques.

Fidanza : Dans un deuxième temps, avez-vous des demandes d’informations complémentaires provenant d’actionnaires ou de banques concernant ce passage ?

AB : Oui sur certaines filiales; nous devons répondre à des questions sur les comptes sociaux en ce qui concerne, en particulier, le besoin en fonds de roulement, le niveau d’actif en banque et si telle filiale est en volume d’actif ou en volume de passif.

Fidanza : D’après vous, existent-ils des postes dans les retraitements plus compliqués à présenter, à expliquer que d’autres ?

AB : Oui principalement les impôts différés car il faut présenter le détail fiscal par pays.

Fidanza : Quels ratios d’analyse financière privilégiez-vous lors de la présentation des comptes consolidés au DG ?

AB : Le ratio de la rentabilité, de la profitabilité, d’endettement et le ratio des frais financiers / CA.

Fidanza : Faites-vous référence au coût moyen pondéré du capital ?

AB : Oui, nous y faisons référence mais nous accordons davantage d’importance aux ratios du compte de résultat.


DAF perspectives 5 illustrationD’AUJOURD’HUI POUR DEMAIN :
Quelle évolution du reporting financier?

La production d’un reporting financier de qualité dans des délais limités constitue un enjeu majeur pour les groupes. Quelle sont les tendances actuelles du reporting financier ? Quels enjeux le directeur financier doit-il prendre en compte dans l’organisation du reporting financier de demain ? Dans cet article, nous cherchons à donner quelques pistes de réflexion.

I Les tendances actuelles du reporting financier

1. Effacement du facteur temps

Nous assistons à un effacement progressif du facteur temps dans le suivi de l’activité des groupes, notamment grâce au développement de concepts tels que le fast-close ou encore le rolling-forecast. Notre newsletter n° 2 traite en particulier du sujet de fast-close. Le rolling-forecast lui, permet une actualisation quasi permanente des prévisions en fonction des dernières données réelles disponibles. Il offre une visibilité plus élevée sur la performance future du groupe et ainsi renforce la qualité des prévisions. Cet effacement du facteur temps facilite et accélère la prise de décision.

2. Les systèmes d’information en perpétuelle évolution

La mondialisation et l’instabilité de l’environnement économique obligent les DAF à avoir recours à des systèmes d’informations capables d’analyser en temps réel un nombre croissant de données. A cet égard, de nouveaux concepts (Big data et Cloud) favorisant le stockage et le traitement massif de données ont vu le jour et continuent à se développer en termes de performance et d’accès aux données.

II Les enjeux de demain

1. Constante évolution des normes IFRS

Depuis 2005, année de première adoption par les groupes cotés européens, le référentiel IFRS, de nature complexe, est en constante évolution. Actuellement, l’IASB œuvre avec le Financial Accounting Standards Board (FASB) à la mise au point de normes communes qui pourront être appliquées à une échelle plus large. Afin d’illustrer la constante évolution des normes IFRS, rappelons que depuis le début de l’année 2014, l’IASB a publié à ce jour 14 mises à jour de projets !
Jusqu’à encore récemment, l’application des normes IFRS générait un nombre relativement restreint de retraitements sur les comptes des sociétés intégrées dans les comptes consolidés.
Cette situation changera progressivement demain avec l’adoption de nouvelles normes, comme la récente nouvelle norme sur le chiffre d’affaires, IFRS 15, qui modifiera le mode initial de comptabilisation des transactions. Le directeur financier d’un groupe adoptant le référentiel IFRS est ainsi conduit à prendre en compte cette contrainte dans l’évolution, non seulement de ses équipes, mais aussi de ses systèmes d’informations.

2. Pilotage et aide à la décision

Un autre enjeu est la convergence croissante des fonctions de contrôleur de gestion et de comptable, fonctions toutes deux supervisées par le DAF. En effet, une double compétence est de plus en plus nécessaire pour assurer :
•  L’aide à la décision à travers l’analyse de l’environnement économique et de l’évolution des indicateurs de performance ;
•  La production d’informations de qualité notamment par la maitrise des outils et des process de production en phase avec la règlementation comptable et fiscale.

Le contrôleur de gestion / comptable aura également de plus en plus un rôle de pédagogue à l’égard des autres partenaires de l’entreprise, d’une part pour expliquer le pourquoi et le comment des demandes d’information et d’autre part, pour restituer l’information sous le format le plus adéquat pour la prise de décision.

3. La responsabilité Sociétale des entreprises (RSE)

L’information produite par les groupes dépassera de plus en plus la stricte information financière pour couvrir tous les aspects de la RSE sous la double contrainte législative et citoyenne de l’environnement. Les compétences des intervenants et les systèmes d’information accompagneront cette évolution, le directeur financier devenant le garant de toute l’information produite par le groupe.
L’IASB a souligné la nécessité d’un cadre général plus structuré et plus standardisé pour accompagner ce mouvement afin de favoriser une meilleure lisibilité et une meilleure comparabilité.

Coté français, les recommandations de l’AMF (Recommandation AMF numéro 2013-18) s’articulent autour de 7 points:
•  Le support de l’information;
•  Les modalités de présentation de l’information;
•  L’utilisation d’un référentiel et la présentation d’indicateurs;
•  Les objectifs mis en avant par les sociétés en matière de RSE;
•  Les risques sociaux et environnementaux;
•  La notation extra-financière;
•  La RSE dans la rémunération des dirigeants.
Par ailleurs, rappelons que l’article 225 de la loi Grenelle II :
•  renforce le champ d’action de la loi NRE (2001) qui avait créé des nouvelles exigences pour les entreprises en matière sociale et environnementale,
•  introduit l’obligation de vérification de ces données par un organisme tiers indépendant accrédité par le COFRAC.
A terme, toutes les entreprises de plus de 500 personnes et dont le chiffre d’affaires dépasse 100 millions d’euros devront faire vérifier leurs données.
Le directeur financier d’un groupe d’ETI a dès maintenant un rôle de médiateur à assurer entre :
•  La pression de l’environnement pour connaitre des indicateurs fiables du groupe,
•  Une attente prudente de nombreux entrepreneurs et décideurs face à l’inflation croissante des informations à communiquer.

4. Fiscalité

Plusieurs tendances, pouvant paraître presque incompatibles, ont un impact fort sur le métier du DAF :
• Une règlementation complexe, d’une part prenant en compte la dématérialisation et d’autre part, de plus en plus exigeante pour les groupes d’une certaine taille, quant à la documentation à fournir à l’administration,
•  L’objectif constant d’optimiser la politique fiscale du groupe,
•  Une information plus précise à fournir sur le taux effectif d’impôt du groupe et ses composantes, dans les documents financiers fournis aux tiers,
•  Une attente citoyenne, critique vis-à-vis des groupes qui profitent à outrance des législations locales pour ne pas payer d’impôt (voir les développements récents dans la presse sur certains groupes dans le secteur internet).
Pour répondre à ces contraintes, la mise en place d’un reporting fiscal, calé sur la consolidation, deviendra une exigence.

Conclusion

Le DAF est au cœur de l’évolution du reporting financier marquée par, la complexification des référentiels comptables et fiscaux, l’instantanéité de l’information, la montée en puissance des bases de données interconnectées avec d’autres domaines que le pur domaine financier. Vérifiez la liste australienne de casino par les experts de Gambling Australia Guide et gagnez l’argent réel! Dans ce contexte, son rôle de garant d’une information fiable au service de la gestion sera plus que jamais, primordial.


Fidanza-justice-textesL’OEIL SUR LA LOI
  • Fidanza-justice-balanceRéglementation relative au financement participatif
    A compter du 1er octobre 2014, le porteur de projets a le choix entre quatre catégories de plateformes pour financer son projet.
    – La plateforme « donation crowdfunding » ; une personne physique ou morale donne une somme sans attendre de contrepartie
    – La plateforme « reward crowdfunding » ; une personne physique ou morale donne une somme contre une récompense
    – La plateforme « credit crowdfunding » ; une personne physique ou morale prête une somme afin de financer un projet. La somme prêtée doit être rendue avec ou sans intérêts
    – La plateforme « equity crowdfunding » ; une personne physique ou morale accepte d’investir dans un projet à condition d’acquérir des parts de la future entreprise
    Le but de cette réglementation est de sécuriser les investissements et d’assouplir les dispositions réglementaires.
    Ordonnance n° 2014-559 du 30 mai 2014
  • Fidanza-justice-balanceRéforme de l’audit légal et de l’audit légal des entités d’intérêts public (EIP)
    La directive du 16 avril 2014 de l’UE modifie la 8ème directive du 17 mai 2006 « concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes consolidés ». Les principales mesures concernent le renforcement de l’indépendance des contrôleurs légaux, l’amélioration de la valeur informative du rapport d’audit, et une meilleure supervision de l’audit au sein de l’UE.
    La directive comprend trois principales dispositions concernant l’environnement de l’audit légal :
    – La Commission européenne peut dorénavant adopter les normes internationales d’audit
    – Les dirigeants du superviseur public ne peuvent pas être des contrôleurs légaux
    – L’instauration de relations entre les superviseurs publics nationaux et le CEAOB (committiee of national auditing oversight bodies).
    Concernant l’audit légal des EIP, l’article 11 du règlement exige la soumission d’un rapport au comité de l’audit comprenant la méthodologie d’audit utilisée, la répartition des travaux entre co-commissaires aux comptes et l’analyse des méthodes d’évaluation.
    Directive 2014/56/UE et règlement UE 537/2014
  • Fidanza-justice-balanceEntités d’investissement et IFRS 10
    La modification de l’IFRS 10 (concernant l’exemption pour les entités d’investissement, adoptée le 20 novembre 2013) reconnaît le contrôle comme la seule base de la consolidation pour tous types d’entités. La nouvelle définition du contrôle concerne les investisseurs ; il est précisé qu’un investisseur peut contrôler une entité de plusieurs manières. Il peut notamment détenir le pouvoir sur une entité avec moins de 50% des droits de vote de cette dernière. Cette situation est appelée contrôle de fait par la norme. A compter du 1er janvier 2014, les investissements détenus par les entités d’investissement sont évalués à leur juste valeur par résultat. L’entité retraite rétroactivement les comptes de la période précédant la période de la première application de l’IFRS 10 et comptabilise en capitaux propres la différence entre la valeur comptable de cette filiale dans les comptes et sa juste valeur à la même date.
    Une entité répond à la définition d’une entité d’investissement si elle répond aux critères suivants :
    • elle obtient des fonds d’un ou plusieurs investisseurs dans l’objectif de fournir à cet(s) investisseur(s) des services de gestion d’actifs ;
    • elle s’est engagée auprès de ses investisseurs à ce que son objectif consiste à n’investir des fonds que dans le seul but de réaliser des plus-values, d’obtenir des revenus ou les deux à la fois ;
    • elle mesure et évalue la performance de ses investissements sur la base de la juste valeur.
    Lorsqu’une entité cesse de répondre à la définition d’une entité d’investissement, elle devra procéder à la consolidation de ses filiales, à la date du changement de statut. En revanche, lorsqu’une entité devient une entité d’investissement, elle cesse la consolidation de ses filiales.
    IFRS 10 et IAS 28
  • Fidanza-justice-balanceDistinction entre les coentreprises et les opérations conjointes : l’IFRS 11
    Rappelons qu’une coentreprise est un accord conjoint par lequel les parties qui exercent un contrôle conjoint ont des droits sur les actifs nets de l’accord. Précédemment, la participation dans une coentreprise était intégrée proportionnellement, les entités devront à l’avenir procéder par mise en équivalence.
    IFRS 11 étant applicable pour la première fois en 2014, l’information comparative présentée sous les nouvelles modalités n’est obligatoire que pour l’exercice précédent celui de sa mise en œuvre.
    Lorsque la situation nette de l’entité précédemment consolidée par intégration proportionnelle est négative, le groupe doit s’interroger sur son obligation de prise en charge. Dans l’affirmative, un passif est comptabilisé. Dans le cas contraire, une augmentation de réserves sera comptabilisée au premier jour de la période précédant la mise en œuvre. Rappelons également qu’une opération conjointe est un accord conjoint par lequel les parties qui exercent un contrôle conjoint ont des droits sur les actifs, et des obligations au titre des passifs. Auparavant, la participation dans une opération conjointe était mise en équivalence, désormais les entités partenaires devront comptabiliser leurs actifs et leurs passifs en fonction de leurs intérêts dans l’opération conjointe.
    Clarifications de l’IASB sur la norme IFRS 11
  • Fidanza-justice-balance Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités et l’IFRS 12
    Elle précise les informations à fournir concernant les participations dans les filiales, les coentreprises, les opérations conjointes, les entreprises associées et les entités structurées non consolidées.Ces informations s’articulent autour des points suivants :
    1) Les intérêts détenus dans les filiales permettant de comprendre la composition du groupe et d’évaluer les restrictions, les risques et les changements intervenus durant l’exercice.
    Les informations suivantes sont à fournir (IFRS 12, § 12) :
    – le nom de la filiale ;
    – le lieu de son siège ;
    – la part du capital détenue par les tiers ;
    – le pourcentage de droits de vote détenus par les tiers ;
    – les intérêts cumulés des tiers à la fin de la période comptable ;
    – les comptes résumés de la filiale.
    L’entité doit également mentionner les restrictions suivantes (IFRS 12, §13) :
    – les difficultés qu’elle rencontre lors du transfert de la trésorerie ou d’autres actifs de la filiale à l’intérieur du groupe ou lors de transfert de liquidités à la filiale ;
    – les contraintes pouvant limiter la distribution des dividendes, les remboursements de capital, l’octroi ou le remboursement des prêts à l’intérieur du groupe ;
    – la nature et l’étendue des droits protectifs dont disposent les tiers.
    2) Les intérêts détenus dans les partenariats et les entreprises associées pour évaluer la nature, l’importance et les effets financiers de telles participations ainsi que les risques associés.
    Les informations suivantes sont à fournir :
    – le nom du partenariat ou de l’entreprise associée ;
    – la nature de la relation existante ;
    – Le lieu du siège ;
    – la part détenue dans le capital par l’entité ;
    – la méthode de valorisation au bilan (mise en équivalence ou juste valeur) ;
    – des informations financières résumées comprenant les actifs courants, les actifs non-courants, les passifs courants et non-courants, le chiffre d’affaires et le résultat global.
    Les risques sont liés aux engagements pouvant donner lieu à des sorties de ressources dans le futur.
    3) Les intérêts détenus dans les entités structurées non consolidées pour évaluer la nature et les risques associés à ces participations.
    Une entité doit fournir, sous forme de tableaux (IFRS 12 § 29) :
    ─ un résumé de la valeur comptable des actifs et des passifs relatifs à ces entités comptabilisés dans les états financiers ;
    ─ la ligne du bilan sur laquelle figurent ces actifs et passifs ;
    ─ le montant que représente le mieux l’exposition maximale aux pertes sur ces entités, et comment ce montant est déterminé ;
    ─ une comparaison entre les encours et l’exposition maximale aux pertes.
    ƒ Si un support financier a été fourni à une entité structurée non consolidée, sans obligation contractuelle, il faut fournir les informations sur la nature, le montant et les raisons d’un tel soutien (IFRS 12 § 30).
    Amendement à la norme IFRS 12
  • Fidanza-justice-balanceInstruments financiers : nouvelle version de l’IFRS 9 applicable au 1er janvier 2018.
    L’objectif de la norme est d’être moins complexe que la norme IAS39 et de minorer la volatilité du résultat.
    Elle est applicable par toutes les entités à tout type d’instrument financier.
    La classification des actifs financiers est désormais faite en 3 catégories au lieu de 4 précédemment : les actifs financiers évalués au coût amorti, les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global et les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net. Cette classification s’appuie sur le modèle économique (business model) utilisé par l’entité et sur le mode d’évaluation correspondant.
    Les règles sur la comptabilisation et la décomptabilisation sont assez similaires à l’IAS 39, seule la décomptabilisation des actifs financiers est structurée de manière différente. La comptabilité de couverture a pour objectif de représenter l’effet des activités de gestion des risques liées à l’utilisation des instruments financiers. Il existe 3 types de comptabilité de couverture : les couvertures de juste valeur de flux de trésorerie et des investissements nets dans une activité à l’étranger. L’IFRS 9 a inclus un critère d’admissibilité à la comptabilité de couverture avec une extension des risques admissibles pour la comptabilité de couverture des éléments non financiers.
    Version finale de l’IFRS 9
  • Fidanza-justice-balancePrix de transfert : Déclaration n° 2257-SD
    Pour les entreprises ayant déposé leur déclaration de résultats à compter du 8 décembre 2013, une nouvelle obligation de dépôt de documentation « prix de transfert » est imposée.
    Cette nouvelle obligation vise les personnes morales déjà tenues de présenter une documentation sur les prix de transferts en cas de contrôle fiscal, c’est-à-dire principalement :
    – Les entités dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes ou dont l’actif brut est égal ou supérieur à 400 M€ ;
    – Les entités qui sont majoritairement détenues, directement ou indirectement, par des entités juridiques remplissant l’une des 2 conditions citées ci-dessus ;
    – Les entités qui détiennent, directement ou indirectement, la majorité des droits sociaux d’une entité juridique remplissant l’une des 2 conditions citées ci-dessus ;
    – Les entités qui appartiennent à un groupe fiscal intégré lorsqu’au moins une des sociétés membres du groupe remplit l’une des 2 conditions citées ci-dessus.Les informations à fournir sont :
    1. Des informations générales sur le groupe d’entreprises associées avec notamment :
    – Une déclaration générale des activités du groupe, en y incluant les changements intervenus au cours de l’exercice ;
    – Une liste des principaux actifs incorporels détenus (par exemple : brevets, marques, noms commerciaux) ;
    – Une description générale de la politique de prix de transfert du groupe et les changements intervenus au cours de l’exercice.
    2. Des informations spécifiques concernant l’entreprise déclarante avec notamment :
    – Une description de l’activité par nature et par montant des opérations de plus de 100 000 € réalisées avec d’autres entreprises associées ;
    – Une présentation de la ou des méthodes de détermination des prix de transfert en indiquant la méthode principale et les changements intervenus au cours de l’exercice.

    Cette déclaration n°2257-SD doit être déposée dans les 6 mois qui suivent le dépôt de la déclaration de résultat, auprès du service des impôts des entreprises dont dépend la société déclarante. A titre dérogatoire, les entreprises en principe tenues de déposer cette déclaration entre juin et novembre 2014 ont bénéficié d’un report de la date de dépôt au 20 novembre 2014.
    Formulaire « déclaration de la politique du prix de transfert »


Fidanza-revue-de-presseREVUE DE PRESSE
(Juillet, Août, Septembre 2014)

IFRS 15 : les entreprises doivent se préparer pour 2017 [L'AGEFI, 11.06.2014]

Le point sur les normes IFRS 3 et IFRS 8 [DAFMag, 17.06.2014]

La norme IFRS 15 remplace les normes IAS 11 et 18 [Les Echos, 24.06.2014]

IFRS 15 : une norme convergée sur la comptabilisation des produits provenant de contrats avec des clients [FocusIFRS, 17.07.2014]

Vers une augmentation de l’amende pour non présentation des comptes consolidés [Les Echos Judiciaires, 22.07.2014]

L’ IASB publie la version finale de la norme IFRS 9 [FocusIFRS, 24.07.2014]

La consolidation, outil de pilotage des groupes [InfoDSI, 28.07.2014]

Mathilde Bluteau (Microsoft France), Philippe Heim (Société Générale), Gérald Harlin (Axa), Patrick de La Chevardière (Total) et Benoît Fouilland (Criteo) se sont tour à tour prêtés au jeu des « 5 conseils » qu’ils donneraient à un nouveau directeur financier [Les Echos, 22.08.2014]

Le cadre conceptuel des IFRS, reflet d’une certaine conception de l’économie [Finyear, 19.09.2014]

Les normes IFRS n’ont pas pour ambition d’embrasser tous les problèmes de la planète [Easybourse, 09.10.2014]


Fidanza-agendaÀ VOS AGENDAS !
  • Du 10 au 13 novembre 2014 à Rome, Italie
    World Congress of Accountants
    –> Site du salon
  • Du 13 au 15 novembre 2014 à Florence, Italie
    12th World Congress of Accounting Educators and Researchers
    –> Site du salon
  • Jeudi 4 décembre 2014, Colloque Stratégie entrepreunariale et financement des PME-PMI à l’Université de Valenciennes 
    –> Site du colloque
  • Jeudi 4 décembre 2014, Conférence Directeur Fiscal à Paris
    Des tax reporting à la relation avec les administrations, benchmark des meilleurs dispositifs de gouvernance en 2015
    –> Site de la conférence
  • Jeudi 11 et vendredi 12 décembre 2014 à Nantes, Cité Internationale des Congrès
    XXVIIe Assises de la Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes CNCC
    –> Site du congrès
  • Du lundi 15 au mercredi 17 décembre 2014 à Bruxelles, Belgique
    9ème conférence « New directions in management accounting »
    –> Site de la conférence

Les informations publiées sur ce site internet n’ont pas de caractère contractuel, elles n’engagent pas la responsabilité de Fidanza-Expertise-Conseil et ne sauraient remplacer une consultation technique du cabinet.

Numéro 5 : Octobre – Novembre – Décembre 2014

 

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