Bulletin trimestriel de FIDANZA EXPERTISE CONSEIL
Numéro 7
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EDITORIAL
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L’été accompagne la production de comptes semestriels pour certains groupes mais est souvent aussi, une période propice à la réflexion pour de nouveaux projets.
Parmi les travaux les plus fastidieux de la consolidation, se trouvent certainement les rapprochements et éliminations des soldes intra-groupe. L’amélioration du process constitue un chantier important, tant en termes de qualité de l’information financière produite qu’en termes de moyens mis en œuvre.
Nous consacrons donc notre dossier à ce thème.
Ce numéro présente également la directive transparence révisée avec ses enjeux et ses conséquences.
Nous espérons que ces articles aideront les directions financières dans leurs réflexions.
DOSSIER :
Optimiser le processus de rapprochement des opérations intra-groupes
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Autant les principes d’élimination des soldes intra-groupe sont simples, autant le processus peut vite devenir chronophage et source d’erreurs significatives dans les états financiers.
Quels sont les points clés de procédures efficaces ? Comment les solutions logiciel peuvent aider ?
Nous tentons de répondre à ces questions dans notre dossier. Notre présentation est illustrée par l’interview d’un contrôleur financier qui a une longue expérience de ce process.
DOSSIER / Le conseil de l’expert
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Comment optimiser le processus de rapprochement des opérations intra-groupe ?
Par Patrick EDREI, expert-comptable, référent comptes consolidés
Le rapprochement intercompagnie est une étape clé de la consolidation qui consiste à éliminer tout enregistrement sur des opérations effectuées entre des entités appartenant à un même groupe. Couramment appelées « intercos », ces opérations concernent en général:
• les achats et ventes de biens ou de services
• le financement intragroupe (emprunts et dettes financières LMT et CT)
• les cessions internes d’immobilisations
• les distributions de dividendes
La liste n’est évidemment pas exhaustive et le volume de ces opérations varie selon les caractéristiques de chaque groupe (activité, taille, etc…). Cette étape de la consolidation est réputée fastidieuse si elle n’est pas correctement appréhendée par les entités. L’objectif est d’identifier toute opération intra-groupe significative et de s’assurer que la réconciliation et l’élimination de ces opérations ont été pratiquées correctement dans les comptes consolidés.
Dans un contexte où la direction exige de plus en plus la production rapide des comptes consolidés (le fast close), l’organisation se doit de mobiliser les moyens nécessaires pour optimiser cette procédure de rapprochement intra-groupe.
I. Un processus général à adopter
La pratique générale préconise le passage par trois étapes essentielles pour éviter l’enlisement dans le processus de rapprochement des données intra-groupe :
1. L’inventaire des données des opérations intra-groupe
Dans la liasse de consolidation, une dimension intra-groupe précise les opérations effectuées avec les partenaires et ce pour chaque nature d’opération. Cette première étape permet de relever pour chaque entité les opérations intra-groupe réalisées pour ensuite procéder aux écritures d’élimination.
La présentation des données dans les comptes sociaux de chaque entité peut ne pas être homogène. Quelques exemples permettent de situer les problèmes les plus couramment rencontrés dans la comptabilisation initiale :
- Problème de cut off pour les transactions réalisées en fin de périodes,
- Opération de financement présentée en créances rattachées à des participations chez le préteur et en compte courant bas de bilan chez l’emprunteur,
- Frais financiers présentés en produits financiers chez le préteur et incorporés dans le cout d’entrée d’immobilisations chez l’emprunteur,
- Produit à recevoir comptabilisé chez le bénéficiaire alors qu’une provision pour charge est comptabilisée chez le débiteur.
Outre les problèmes de comptabilisation initiale, des erreurs d’identification des soldes intra-groupe peuvent survenir liés, soit à l’absence de dimension d’identification dans le système comptable (de plus en plus rare), soit à une confusion dans l’identification de la transaction (cas fréquent dans les groupes possédant des filiales avec des noms similaires).
2. Réconciliation des données
Si l’étape d’élimination se fait pratiquement de manière automatisée par les logiciels de consolidation, les données doivent d’abord être harmonisées au sein du groupe pour respecter les règles d’élimination préétablies. La réconciliation des données consiste essentiellement à :
- corriger les erreurs lors de la comptabilisation comme, par exemple, une discordance entre le montant enregistré chez le vendeur et chez l’acheteur pour une seule et même opération. L’ajustement de ces montants nécessite la mise en place d’une procédure de communication entre les entités concernées pour se transmettre les justificatifs des transactions et surtout convenir de la manière dont les montants vont être corrigés pour aboutir à un solde identique chez les deux partenaires.
- respecter la « grappe de rapprochement ». Cette dernière consiste en l’élimination des opérations par découpage en catégories du bilan et du compte de résultat : Haut du bilan et Bas du bilan pour le bilan et Exploitation, Financier et Exceptionnel pour le compte de résultat. Ainsi, la réconciliation des données dans les comptes sociaux des sociétés consiste à vérifier si les enregistrements concernant une opération intra-groupe se trouvant dans deux états financiers différents sont situés dans une même catégorie.
Exemple : Lors d’une opération de financement d’une filiale par la société mère, si la mère comptabilise cette opération dans les immobilisations financières en tant que « prêt à une filiale », la dette financière dans les comptes de la filiale doit également se trouver dans le haut du bilan. L’élimination de cette opération peut alors se faire car les deux comptes réciproques se trouvent dans une même catégorie.
Selon sa taille et le nombre de transactions intra-groupe effectuées, le groupe décidera d’effectuer la réconciliation selon un mode centralisé ou décentralisé :
- la réconciliation selon un mode centralisé consiste à regrouper tous les intercos significatifs de la liasse de consolidation des filiales pour en déceler les écarts et les corriger par les moyens retenus par la société mère. Cette pratique n’est recommandée que pour les très petits groupes car il est difficile pour le consolideur d’arbitrer les écarts sur des opérations effectuées en cours d’année par chaque entité.
- la décentralisation de la réconciliation consiste à laisser aux filiales le soin de corriger les écarts sur les opérations faites avec ses partenaires. Le groupe organise la période de ces réconciliations, les modalités d’échange d’information ainsi que les méthodes d’ajustement retenues. En pratique, la décentralisation de la réconciliation est recommandée pour diminuer les risques d’erreurs et de discordance dans la comptabilisation des opérations intra-groupe.
3. L’élimination des opérations intra-groupe
Une fois les données collectées et réconciliées, l’élimination des intercos commence. Cette étape consiste à passer les écritures nécessaires au journal de consolidation. Chaque écriture fait intervenir au moins deux entités du groupe (par opposition aux retraitements qui concernent une seule entité).
Dans la pratique, l’élimination des intercos est générée automatiquement par le logiciel de consolidation à condition que la collecte de données et la réconciliation soient bien pratiquées.
NB : il n’y a pas de différence entre les normes françaises et les IFRS sur la question de l’élimination des opérations intra-groupe.
II Les axes d’amélioration du processus
La réconciliation des intercos est qualifiée de chronophage du fait qu’elle peut créer des goulets d’étranglement dans le processus de consolidation dans le cas où les écarts présents dans les comptes deviennent trop fréquents. Cette étape a un impact considérable sur le temps de production des comptes consolidés et la tentation de « forcer » le rapprochement des montants par inscription d’une contrepartie identique chez le partenaire, n’est pas à écarter. Ainsi, il convient de mettre en place un processus, des habitudes et une organisation rigoureuse pour optimiser cette étape afin de gagner en temps, en fiabilité et en traçabilité.
1. Le rapprochement des intercos : bien plus qu’une étape de consolidation
Le rapprochement des opérations intra-groupe est souvent perçu comme uniquement une étape de la consolidation et c’est de par cette compréhension erronée que découlent les problèmes dans sa pratique. Pour mieux appréhender le processus de rapprochement, il doit être considéré comme un processus comptable à part entière. En effet, le comptable chargé du reporting est mieux placé pour juger des opérations pratiquées en cours d’année. Le processus de rapprochement est donc plus une question d’organisation interne pour le groupe, qu’une simple étape de la consolidation.
L’analyse des écarts incombe donc aux comptables. A l’issue du processus de rapprochement, les opérations intra-groupe seront éliminées et les écarts subsistants pourront être justifiés car ils ont été identifiés bien en amont de la consolidation. Ainsi, le processus contribuera en un outil de contrôle interne des organisations afin d’assurer l’exhaustivité et la fiabilité des informations produites.
2. Les bonnes pratiques pour un travail efficace et efficient
i. A l’émission des informations :
Les bonnes pratiques dans cette étape renforcent encore plus la vision que le rapprochement des opérations intra-groupe est une question d’organisation interne. Bien avant les étapes de la consolidation, le groupe doit mettre en place des procédures rigoureuses afin de minimiser les risques d’erreurs dans les informations financières.
- L’optimisation du processus de rapprochement intra-groupe nécessite l’établissement de règles dès la première comptabilisation. Il s’agit donc en premier lieu d’établir un plan de comptes intercompagnies pour harmoniser la comptabilisation des intercos.
- L’élaboration d’un calendrier strict pour la comptabilisation des opérations intra-groupe est fortement recommandée. Il s’agit de définir une date de cut-off au-delà de laquelle toutes les opérations intra-groupe doivent être interdites afin de respecter un certain délai d’émission. Cette pratique est à mettre en phase avec les activités des entreprises du groupe et les dates de clôture des états financiers de chacun.
Pour juger de l’efficacité de l’émission des informations, il convient d’analyser les indicateurs suivants :
- les retards sur le délai d’émission de l’information : non-respect du calendrier sur l’échange d’information entre les entités qui va créer un ralentissement général du processus,
- l’impact des retards dans l’étape d’émission des données sur la production des comptes consolidés.
ii. Lors du rapprochement :
L’adoption de certains principes optimise le rapprochement :
- La fixation d’un seuil de signification dans l’analyse des comptes est recommandée. En effet, comme dans toute procédure d’audit, cela permet de consacrer le plus d’efforts sur les écarts significatifs dont l’omission remettrait en cause l’image fidèle des états financiers.
- L’étape du rapprochement nécessite l’intervention du consolideur pour identifier les écarts non résolus en amont et en principe du contrôleur de gestion pour l’arbitrage des écarts non résolus. Ainsi les écarts non apurés pourront être justifiés et des mesures doivent être prises pour réduire les écarts dans les prochains exercices.
- Une fois la procédure de rapprochement effectuée, il est important d’émettre un feed-back vers les comptables de l’entité de reporting sur les corrections effectuées afin d’aligner les soldes d’ouvertures pour les périodes ultérieures.
Pour juger de la qualité de cette procédure, on peut retenir les indicateurs suivants :
- la nature et le nombre d’ajustements récurrents (préciser l’ancienneté de ces erreurs),
- le volume des erreurs non corrigées car ne dépassant pas le seuil de signification : si le volume est jugé trop important, l’ajustement du seuil de signification est nécessaire.
III. Un mot sur les outils de rapprochement
Actuellement, la direction des sociétés exige la production des informations financières dans des délais relativement courts. Cette exigence nécessite le recours à des outils performants capables d’intervenir tout au long du processus de consolidation.
En ce qui concerne le processus de rapprochement des opérations intra-groupe, des logiciels spécialisés sont apparus sur le marché afin d’automatiser les démarches. Le logiciel de rapprochement doit pouvoir intervenir dès l’émission des données jusqu’au rapprochement proprement dit afin de gagner en temps mais surtout pour garantir la fiabilité des informations produites.
Ainsi, des logiciels sur le marché permettent à l’utilisateur de visualiser dans sa liasse de consolidation les données intra-groupes de ses partenaires à la fois dans la devise de transaction et après conversion, dans la devise de consolidation en temps réel. Ces fonctionnalités réduisent considérablement le niveau d’intervention des services centraux dans le processus de réconciliation des données intra-groupe. Les consolideurs sont donc plus amenés à analyser les informations produites afin d’établir un plan de réajustement du processus pour les exercices à venir.
Conclusion
Le processus de rapprochement des opérations intra-groupe a bien évolué, notamment depuis l’exigence du fast-close de la part des dirigeants. Les organisations ont donc tout intérêt à mobiliser les moyens nécessaires pour accélérer ce processus qualifié trop souvent de fastidieux et chronophage. Ainsi le processus devient de plus en plus, et c’est recommandé, une question d’organisation interne pour les entités du groupe. Une démarche itérative est pratiquée tout au long du processus afin de gagner en productivité, en fiabilité et en traçabilité sur la production des informations financières. La réconciliation et l’élimination des données intra-groupe deviennent ainsi des opérations rapides permettant aux consolideurs de consacrer plus de temps à l’analyse.
DOSSIER / Le rapprochement des intra-groupes : la parole à un contrôleur financier
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Interview de Muriel BOURGINE : Titulaire d’un DESS en contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, Muriel Bourgine a exercé pendant près de 15 ans le métier de contrôleur de gestion industriel, budgétaire et commercial dans différents secteurs d’activité.
En 2011, elle a intégré le service de consolidation d’un équipementier automobile en qualité de contrôleur de gestion, afin de produire les données de gestion consolidées mensuelles et annuelles et d’animer la remontée financière de manière transverse, avec les contrôleurs de gestion locaux. Dans ce cadre, elle a été amené à participer au changement de système d’information de consolidation et de rapprochement intragroupe, ainsi qu’à la refonte des processus associés.
Actuellement elle exerce les fonctions de contrôleur financier holding au sein d’un groupe dans le domaine de la santé.
Fidanza : Pourriez-vous nous rappeler votre parcours et préciser à quelle(s) phase(s) du processus de rapprochement intra-groupe (IG) vous êtes intervenue ?
Muriel Bourgine : Je suis intervenue au service consolidation d’un groupe d’équipementier automobile avec environ 43 filiales dans près de 20 pays. Le service Finance dans ce groupe était organisé en trois pôles sous la direction financière : le pôle trésorerie, le pôle contrôle de gestion et le pôle comptabilité / consolidation. Nous avions chaque mois une mission de reporting sous un axe analytique (également appelé reporting de management) avec une problématique d’intragroupe. Nous avions un reporting mensuel en management et semestriel et annuel en comptes publiés IFRS. Au sein du service de consolidation, quand je suis arrivée, il m’a été demandé en tant que chef de projet système finance de participer à la mise en place d’une nouvelle application en remplacement du logiciel utilisé jusqu’alors, afin de gagner en efficience dans un premier temps dans le processus de rapprochements des flux intragroupes et ensuite permettre dans un second temps, d’optimiser le reporting financier mensuel, semestriel et annuel.
Fidanza : A votre arrivée, comment qualifierez-vous le processus de rapprochement d’IG (fastidieux, chronophage ou/et important pour le contrôle interne) ?
MB :Tout ceci à la fois. Fastidieux oui car chronophage.
En effet, chaque filiale remplissait sa propre déclaration sans consultation avec les autres filiales. Le service consolidation recevait les données de chacun et les rapprochait de manière manuelle dans un premier temps. Il fallait imprimer les documents et regarder si le montant acheté de la filiale A correspond au montant vendu de la filiale B. Nous étions en devise euro de consolidation.
Ensuite, en prenant en compte les expériences de chacun, un premier logiciel a été mis en place permettant la lecture de fichiers PDF et le traitement des données. A l’aide de ce logiciel, les données étaient traitées en base de données et entrées dans Excel afin de constater et analyser les écarts. Le processus est devenu moins chronophage et moins fastidieux mais il y avait toujours une quantité non négligeable d’interventions manuelles. Ce processus existait à mon arrivée ; les filiales ne communiquaient pas entre elles puisqu’elles remettaient leurs états au service de consolidation et ce service était chargé de faire l’animation et la réconciliation des IG entre les filiales. Le principal souci était que nous accumulions les écarts IG et au fur et à mesure, leurs traitements se complexifiaient.
Enfin à mon arrivée, a été décidée la mise en place d’un nouveau logiciel dédié aux rapprochements IG ; il s’agissait d’un changement à la fois d’outil et de processus. Nous passions à ce stade d’un processus où chaque filiale remontait les données vers le service consolidation à un processus où les filiales se mettent en réseau et d’accord entre elles. Le rôle du service consolidation devient un rôle de contrôleur ; il va superviser les relations entre les filiales en s’assurant que les données sont échangées et que les écarts sont résolus.
Fidanza : Selon vous, quels sont les problèmes les plus couramment rencontrés lors de la comptabilisation initiale des IG ?
MB : Le décalage horaire est le principal problème rencontré lorsqu’il y a des filiales dans 20 pays différents. Pour contrer ce problème, l’utilisation de gmail en tant qu’outil de communication est très efficace. En effet, cet outil permet de détecter les utilisateurs connectés, de poser des questions et d’avoir les réponses immédiatement via le tchat et de lancer des réunions téléphoniques ou webcams en temps réel. L’organisation s’articulait ensuite autour des fuseaux horaires : le continent asiatique le matin et le continent américain l’après midi – soir.
D’autre part, en addition à ce problème, nous avions certaines filiales que je pourrais qualifier de complexes ; cela concernait des filiales en joint-venture autour desquelles nous avions très peu de communication. Dans un contexte de remontée de données avec un timing serré, nous devions trouver un système B pour évaluer les données intra-groupe. Ceci restait donc avant tout un problème humain.
Fidanza : Les rapprochements dans le nouveau logiciel de rapprochement étaient-ils faits en devise de transaction ou toujours en euros ?
MB : Dans ce nouveau logiciel, les rapprochements étaient faits en devise de transaction.
Fidanza : Vous mentionnez un problème d’identification des IG, ; ce désagrément était-il lié à une carence des systèmes comptables locaux qui ne permettaient pas d’avoir cette dimension ou était-il lié à d’autres éléments ?
MB : Nous avons eu quelques filiales très problématiques. Une première filiale en Argentine qui, avec la grave crise ayant touché le pays, a procédé à un changement d’organisation et nous nous sommes retrouvés du jour au lendemain sans interlocuteur. De la même manière, au Maroc lors du printemps arabe, nous avions connu des problèmes d’identification des IG. Une autre filiale en Inde où il y a eu un changement de système d’information pour lequel nous n’avions pas été informés s’est révélé très problématique ; cette migration a été douloureuse au moment de la remontée.
En résumé, nous étions souvent impactés au niveau des filiales par la conjoncture économique du pays.
Fidanza : Quels étaient les différents acteurs intervenants dans le processus et quels étaient leurs rôles respectifs ? Vous avez mentionné le rôle du service consolidation en tant qu’animateur et le rôle des filiales ; le contrôle de gestion intervenait-il également ?
MB : Nous avions plutôt un contrôleur financier au niveau de chaque filiale qui gérait la partie comptabilité / contrôle de gestion. Le pilotage des IG entre autres était à sa charge.
Fidanza : Quels sont les facteurs clés de succès de ce processus ?
MB : Il s’agit selon moi de l’animation. Le service de consolidation a un rôle majeur dans l’animation et la supervision pour que les acteurs locaux se sentent impliqués et comprennent la finalité de leurs saisies et les interactions entre le service de consolidation et les acteurs locaux permettent de conserver l’intérêt de ces derniers.
Fidanza : Comment se concrétisait ce rôle d’animation, s’agissait-il de relance par mail, par téléphone ou un retour à chaque clôture importante sur les écarts rencontrés et leurs volumes ?
MB : Nous avions une période lors du reporting où était intégrée une phase de réconciliation des IG. Elle durait entre une semaine et 10 jours ; nous allions durant cette période consulter les écarts et interroger les filiales pour lesquelles nous avions des écarts importants.
Fidanza : Avez-vous mis en place un retour à postériori sur les progrès faits par rapport à la clôture précédente ?
MB : Lors des premières remontées d’informations après la mise en place de l’application, nous faisions des retours tous les mois sur les progrès en termes de rapidité des remontées et de la résolution des écarts. Au fil du temps, lorsque ce processus est devenu une routine, ce retour s’est raréfié jusqu’à disparaitre. Ensuite, le seul retour était une alerte pour les filiales concernant l’ouverture et la fermeture de la session de réconciliation des IG à chaque clôture.
Fidanza : Des seuils d’écarts ont-ils été mis en place ?
MB : L’application mise en place permettait de gérer les seuils. Cela permettait d’avoir une vision globale et d’aller directement interroger les filiales pour lesquelles les écarts dépassaient les seuils.
Fidanza : Comment gériez-vous les écarts liés à la conversion ?
MB : Nous passions des écritures en écarts de conversion.
Fidanza : Quels sont les axes d’amélioration du processus ?
MB : L’idéal est d’être en ERP où les écritures sont « miroirs entre elles ». En mono devise, il est aisé d’avoir des écritures miroirs alors qu’à l’international cela reste compliqué.
Fidanza : Voyez-vous d’autres aspects que nous n’avons pas abordés et importants à souligner ?
MB : L’implantation d’un système de rapprochement d’IG nécessite de la préparation, du paramétrage et de la formation de l’utilisateur. La mise en place d’une application de mise en réseau des rapprochements IG demande un investissement temps / communication conséquent. Nous avions pour notre part mis en place un service de hotline de démarrage et de l’e-formation avec une plateforme sur laquelle les intervenants et les participants pouvaient se connecter et suivre la formation en direct.
D’AUJOURD’HUI POUR DEMAIN :
L’adoption de la « Directive transparence révisée »
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La Directive 2013/50/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2013 (dite directive « Transparence révisée », ou DTR), modifiant la directive 2004/109/CE sur l’harmonisation des obligations de transparence concernant l’information sur les émetteurs dont les valeurs mobilières sont admises à la négociation sur un marché réglementé (dite directive « Transparence »), a été publiée au Journal officiel de l’Union européenne le 6 novembre 2013. I. Rappel des grandes lignes de la DTRLes modifications apportées sur les directives de transparence pour les sociétés cotées sur un marché réglementé concernent essentiellement les points suivants :
En ce qui concerne la directive de notification de franchissements de seuil, cette dernière sera accompagnée de la préparation de normes techniques de réglementation (RTS) par l’ESMA et de la publication d’actes délégués par la Commission européenne.
II. Les dispositions déjà en vigueur avec la loi DDADUE
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L’OEIL SUR LA LOI
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Les entités concernées par le Reporting RSE : L’obligation de présenter des informations sur la RSE concerne les sociétés anonymes (SA) et les sociétés commandités par actions (SCA) dont les titres sont admis en négociation sur un marché réglementé et les autres SA et SCA et autres organisations dépassant les seuils présentés dans le tableau ci-dessous. L’obligation en question stipule que l’entité doit fournir des informations sociales, environnementales et sociétales dans son rapport de gestion et les faire vérifier par un Organisme Tiers Indépendant (OTI). L’OTI émet un rapport qui comporte une attestation sur la présence de toutes les informations RSE requises, un avis motivé sur la sincérité de ces informations et la présentation des diligences mises en œuvre (Code du commerce art L225-102-1 et R225-105-2)
Décret n° 2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence des entreprises en matière sociale et environnementale Toutes les structures juridiques ne sont donc pas concernées par l’obligation d’inclure des informations RSE dans leurs rapports de gestion. C’est le cas des SARL, SAS, SNC ou SCI. Néanmoins, si ces sociétés sont des filiales d’une société mère qui est soumise à l’obligation de reporting RSE, elles sont également soumises à l’obligation indépendamment de leur statut juridique.
Le projet de loi de finances pour 2015 renforce les pénalités en cas de défaut de transmission à l’administration fiscale de la documentation relative au prix de transfert. Désormais, l’amende est égale au plus élevé des deux montants suivants : 0,5% du montant des transactions visées par la mise en demeure ou 5% des bénéfices transférés. Le montant minimum de l’amende resterait fixé à 10 000 €.
Dans le cadre du projet BEPS (Base Erosion and Profit Shifting) par l’OCDE, certains points d’actions portent sur le prix de transfert notamment l’élaboration d’un modèle type de communication d’informations pays par pays. Le format de reporting fiscal par pays et les modalités de dépôt et communication aux administrations fiscales seront finalisés vers la fin 2015. Parallèlement à ce projet, une directive comptable de l’Union Européenne prévoit entre autres la publication par les entreprises d’un reporting fiscal portant sur des données de chiffre d’affaires et impôts payés par pays.
Les modalités de présentation des comptes varient selon la taille du comité. Le décret du 27 mars 2015 fixe les seuils pour les catégoriser :
* Les modalités de présentation sont précisées dans l’Arrêté du 2 juin 2015 portant homologation des règlements n° 2015-1 du 2 avril 2015 et n° 2015-2 du 2 avril 2015 de l’Autorité des normes comptables. Pour les comptes consolidés, on retient les critères suivants :
Article 1 Section 4, Décret n°2015-358 du 27 mars 2015 Les ressources du comité d’entreprise sont composées : - des sommes versées par l’employeur pour le fonctionnement des institutions sociales de l’entreprise qui ne sont pas légalement à sa charge, à l’exclusion des sommes affectées aux retraités
Rappelons que l’IASB et le FASB ont publié en mai 2014 la norme IFRS 15 « Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec des clients ». La date de mise en application initialement prévue au 1er janvier 2017 pourrait être reportée d’une année soit au 1er janvier 2018. A cet effet, l’IASB a publié un exposé-sondage sur le sujet et les commentaires sont attendus jusqu’au 3 juillet 2015. Cette norme remplace IAS 11 « Contrats de construction » et IAS 18 « Produits des activités ordinaires », ainsi que les interprétations correspondantes : IFRIC 13 « Programmes de fidélisation de la clientèle », IFRIC 15 « Accords de construction de biens immobiliers », IFRIC 18 « Transferts d’actifs provenant de clients » et SIC 31 « Produit des activités ordinaires – opérations de troc portant sur des services de publicité ». Le principe fondamental de la norme IFRS 15 est la comptabilisation d’un produit afin de traduire le transfert de contrôle d’un bien ou d’un service à un client pour le montant auquel l’entité s’attend à recevoir en contrepartie. Afin d’harmoniser les méthodes utilisées, les deux boards ont établi 5 étapes pour : 1. l’identification du contrat ou des contrats
L’interprétation IFRIC 21 a été publiée par l’IASB le 20 mai 2013 et le règlement d’adoption n°634/2014 a été publié par l’UE le 13 juin 2014. L’application de l’IAS 37 « provisions, passifs éventuels et actifs éventuels » présentait des divergences de pratiques d’une entité à une autre notamment sur la date à retenir pour la comptabilisation des passifs au titre d’une taxe, autre que l’impôt sur le résultat. Ainsi, des précisions ont été apportées par l’IFRIC 21 afin d’améliorer la comparabilité des informations financières issues de l’application de l’IAS 37. L’IFRIC 21 apporte alors des précisions sur les points suivants : - L’existence d’une obligation actuelle qui résulte d’un évènement passé est une des conditions de comptabilisation du passif. Ce critère, déjà exposé dans l’IAS 37, est mis en exergue dans l’IFRIC 21. Prenons le cas d’une taxe qui est due à raison de la génération de revenus sur la période en cours et qui est assise sur la base du montant des revenus générés au cours de la période antérieure. La génération de revenus sur la période en cours constitue alors le fait générateur de cette taxe et donc, la réalisation de revenu au cours de la période antérieure est une condition pour créer l’obligation actuelle, mais non suffisante à la comptabilisation d’un passif dans le cadre de l’IAS 37. - Le principe de continuité d’exploitation n’implique pas qu’une entité possède une obligation actuelle de s’acquitter d’une taxe au titre d’activité future La mise en application des interprétations de l’IFRIC 21 présente des conséquences sur la présentation des Etats Financiers annuels mais également sur les états intermédiaires. C’est notamment le cas pour un passif, qui repose sur le paiement d’une taxe, qui ne pourra être comptabilisé s’il n’existe pas encore d’obligation actuelle avant la date de clôture des comptes intermédiaires. Enfin, l’IFRIC 21 est d’application rétrospective pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2014 selon l’IASB. Par contre, l’Union Européenne précise que l’IFRIC 21 doit être appliquée au plus tard à l’ouverture des exercices à partir du 17 juin 2014.
L’ESMA a récemment émis des décisions concernant la présentation des Etats Financiers sur les points suivants :
La 4ème Directive relative aux comptes sociaux et la 7ème Directive relative aux comptes consolidés viennent d’être remplacées par une directive comptable unique adoptée en juin 2013. Cette dernière devra être transposée au plus tard le 20 juillet 2015 pour une application pour les exercices ouverts à partir du 1er janvier 2016. La directive vise à : - Adapter les exigences comptables à la taille des entreprises Les enjeux de la transposition de cette directive comptable unique concernent surtout : Chapitre 1 Article 3 Directive 2013/34/UE du parlement européen et du conseil du 26 juin 2013 Par ailleurs, la transposition de la direction pourrait avoir des conséquences sur :
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REVUE DE PRESSE
(Janvier, Février, Mars 2015)
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La consolidation des comptes et le développement du reporting financier, étape clé dans la mutation des entreprises. [Les Echos, 12.01.2015]
Gestion de carrière : les compétences recherchées lors du recrutement d’un DAF. [DAF Magazine, 16.02.2015 ]
Les résultats de l’étude IFRS commentés par Philippe Danjou. [Finance et Gestion, mars 2015]
À VOS AGENDAS !
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Numéro 7 : Avril – Mai – Juin 2015
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